vendredi 20 mars 2009

Le Centre Rouge

Imaginez... Une étendue à l'infini de terre rouge, de rivières et de lacs asséchés, grillée par un soleil de plomb, peuplée d'une végétation rare mais bien présente et qui arrive à survivre, qu'il pleuve ou non, qu'il fasse -10° ou 50°... Et vous aurez une idée des paysages que l'on a survolés entre Perth et Alice Springs. Vestiges d'une ancienne mer disparue il y a 350 millions d'années et qui découpait l'Australie en 2 parties, ces paysages sont faits majoritairement de grès, décomposé ensuite en sable et rougi par l'oxydation du fer.

En tentant d'éviter les innombrables mouches qui obligent ici à porter un filet sur la tête, on est partis explorer une infime partie de ces terres aborigènes. On avait réservé un circuit par l'agence Wayoutback et on a partagé cette aventure magique avec un groupe très sympa de 6 suisses allemandes, 4 québécois, 2 américains, un japonais et une française, rondement et rigoureusement conduits par Steve, notre guide. Ce grand blond aux dreadlocks dépassant d'un chapeau troué spécialement sur le dessus, habillé en vrai ranger de l'outback (concept australien définissant ce qui est encore plus paumé que la campagne la plus paumée !), peuplait son discours de « mate » (mon pote) et de « all right » et avait cet humour typiquement australien que l'on apprécie chaque jour un peu plus. Sous cet aspect décontract', se cachait pourtant un très bon expert en botanique, en géologie et en histoire aborigène.

On a d'abord été jusqu'au fameux mont Uluru (Ayers Rock), rocher sacré des Aborigènes, lieu de cérémonies et de légendes ancestrales. Véritable emblème de l'Australie, il mesure 3,6 km de long et s'élève à 348 mètres. Il surgit au milieu d'une immense plaine plate et désertique et change sans cesse de couleur selon la lumière du jour et la météo. Après en avoir fait le tour, on l'a admiré au coucher du soleil en buvant un verre de sparkling wine (et dire qu'ils appellent ça du champagne...) et le lendemain au lever du soleil, cette fois sans champagne... C'était pourtant encore plus magique et ça valait vraiment le coup d'être réveillés à 4h30 du matin au son d'une douce country australienne, suivie de la première blague matinale de Steve !



Dans la foulée, on est partis à Kata Tjuta (Monts Olgas), regroupement de rochers arrondis qui forment des petites gorges. On a parcouru la Valley of the winds (Vallée des vents), longue et splendide rando, ponctuée par un passionnant cours de géologie à la « Steve's style » : dessins sur le sable, reproduction d'une explosion de rochers, bande-son en prime, etc. Saviez-vous par exemple que l'Australie était il y a 900 millions d'années dans l'hémisphère nord et que l'Inde était collée à sa côte sud actuelle ?

Le soir, après le ramassage du bois mort, la préparation commune du feu de camp et du repas (sauté de kangourou au menu du premier dîner ! Délicieux...) puis la vaisselle, on préparait nos swags, des sacs de couchage avec matelas et oreiller intégrés adaptés aux nuits froides de l'outback, pour une merveilleuse (mais courte) nuit sous la voute céleste.



Le dernier jour, on a été juste à côté, à 300 km, randonner dans le Kings Canyon et ses falaises escarpées hautes de 100 mètres. Au milieu de ce paysage minéral, on s'est reposé un moment au « Jardin d'Eden » - on y a mangé une pomme - étonnante oasis dans la sécheresse ambiante.


Reflet ou image à l'envers ?



Enfin, on ne peut pas terminer cet article sans parler de Dinky, the Singing Dingo (Dinky, le Dingo qui chante), rencontré sur le chemin du retour. C'est une véritable légende vivante dans la région. On a assisté à une de ses « représentations » : bluffant... 'Sont fous ces australiens...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Swag"! Merci, ça fait des lustres que j'essayais en vain de me rappeler le nom de ces super-sacs-de-couchage-avec-matelas-intégré-même-qu-ils-sont-imperméables-et-que-la-pluie-rentre-normalement-pas-dedans!!! Quel soulagement!
Je rattrape mon retard en lisant tous vos post des deux derniers mois, très chouettes! Heureux de voir que la vie est toujours aussi belle pour les heureux voyageurs!

Thibaut a dit…

Ca me rappelle de très bons souvenirs ces jolies photos...
On avait dormi une nuit à la belle étoile au milieu de nulle part. Le silence qui y régnait. C'était magique..