Vol 791 pour Sydney

Encore un peu d'avion, encore un peu de décalage horaire, et encore un peu plus aux antipodes... Et finalement pas grand-chose à vous raconter, ces derniers jours ont été assez tranquilles !

Le 19, on est arrivés à Sydney. Ville mythique où la qualité de vie est parmi les meilleures au monde. Et pour cause ! De Circular Quay, Darling Harbour ou Woolloomooloo (!) et leurs agréables fronts de mer bordés de bateaux et de restaurants, au quartier résidentiel de Glebe avec ses maisons étroites et ses jardins en enfilade, en passant par les odorants Royal Botanic Gardens, Sydney est effectivement une ville où on sent qu'il fait bon vivre. Au Fish Market, on a accès à un choix immense de poissons et de fruits de mer que l'on peut déguster juste à côté, sur une grande terrasse au bord de l'eau. Sous un soleil radieux, on n'a pas manqué non plus le fameux Sydney Opera House - l'opéra en forme de voiles - et le Sydney Harbour Bridge, symboles majestueux de la ville.

Un lieu mythique succédant à un autre, on avait ensuite prévu de partir plonger dans la Grande Barrière de Corail. Direction donc les Whitsunday Islands, classées au Patrimoine mondial de l'Unesco. L'endroit est cher mais on avait trouvé une offre sur internet, un hôtel sur Long Island, grande île sauvage et bordée de baies aux eaux turquoise. Le problème, c'est qu'une fois notre package hôtel/repas payé... on n'avait plus un rond pour faire la moindre activité sur place, et à plus forte raison de la plongée !! Mais on ne s'est pas laissés abattre et ce séjour oisif était finalement bienvenu comme pause après plus de 3 mois de voyage. Ca faisait longtemps qu'on n'avait pas rien foutu ! On a quand même enchaîné à un rythme effréné lecture, randonnées à travers l'île, bains de soleil et bains de mer, piscine et jacuzzi. Epuisant. A notre grand désarroi, on a aussi repris, à force de buffets à volonté matin, midi et soir, tous nos kilos perdus depuis le départ...

Frais, dispos et la panse bien tendue, on est revenus à Sydney, dans notre quartier de Kings Cross, « Vieille Angleterre » et festif à la fois. On en a profité pour découvrir une autre facette de cette ville : la plage de Bondi Beach et pour faire connaissance avec ses habitants : les surfeurs... qui vont où la vague les porte et vivent sur leur planche !

Demain, départ pour la Nouvelle-Zélande. On atterrit à Christchurch : 44° de latitude sud et 172° de longitude est... Cette fois, on ne pourra pas faire plus aux antipodes !!

Lionel et Virginie

Le Centre Rouge

Imaginez... Une étendue à l'infini de terre rouge, de rivières et de lacs asséchés, grillée par un soleil de plomb, peuplée d'une végétation rare mais bien présente et qui arrive à survivre, qu'il pleuve ou non, qu'il fasse -10° ou 50°... Et vous aurez une idée des paysages que l'on a survolés entre Perth et Alice Springs. Vestiges d'une ancienne mer disparue il y a 350 millions d'années et qui découpait l'Australie en 2 parties, ces paysages sont faits majoritairement de grès, décomposé ensuite en sable et rougi par l'oxydation du fer.

En tentant d'éviter les innombrables mouches qui obligent ici à porter un filet sur la tête, on est partis explorer une infime partie de ces terres aborigènes. On avait réservé un circuit par l'agence Wayoutback et on a partagé cette aventure magique avec un groupe très sympa de 6 suisses allemandes, 4 québécois, 2 américains, un japonais et une française, rondement et rigoureusement conduits par Steve, notre guide. Ce grand blond aux dreadlocks dépassant d'un chapeau troué spécialement sur le dessus, habillé en vrai ranger de l'outback (concept australien définissant ce qui est encore plus paumé que la campagne la plus paumée !), peuplait son discours de « mate » (mon pote) et de « all right » et avait cet humour typiquement australien que l'on apprécie chaque jour un peu plus. Sous cet aspect décontract', se cachait pourtant un très bon expert en botanique, en géologie et en histoire aborigène.

On a d'abord été jusqu'au fameux mont Uluru (Ayers Rock), rocher sacré des Aborigènes, lieu de cérémonies et de légendes ancestrales. Véritable emblème de l'Australie, il mesure 3,6 km de long et s'élève à 348 mètres. Il surgit au milieu d'une immense plaine plate et désertique et change sans cesse de couleur selon la lumière du jour et la météo. Après en avoir fait le tour, on l'a admiré au coucher du soleil en buvant un verre de sparkling wine (et dire qu'ils appellent ça du champagne...) et le lendemain au lever du soleil, cette fois sans champagne... C'était pourtant encore plus magique et ça valait vraiment le coup d'être réveillés à 4h30 du matin au son d'une douce country australienne, suivie de la première blague matinale de Steve !

Dans la foulée, on est partis à Kata Tjuta (Monts Olgas), regroupement de rochers arrondis qui forment des petites gorges. On a parcouru la Valley of the winds (Vallée des vents), longue et splendide rando, ponctuée par un passionnant cours de géologie à la « Steve's style » : dessins sur le sable, reproduction d'une explosion de rochers, bande-son en prime, etc. Saviez-vous par exemple que l'Australie était il y a 900 millions d'années dans l'hémisphère nord et que l'Inde était collée à sa côte sud actuelle ?

Le soir, après le ramassage du bois mort, la préparation commune du feu de camp et du repas (sauté de kangourou au menu du premier dîner ! Délicieux...) puis la vaisselle, on préparait nos swags, des sacs de couchage avec matelas et oreiller intégrés adaptés aux nuits froides de l'outback, pour une merveilleuse (mais courte) nuit sous la voute céleste.

Le dernier jour, on a été juste à côté, à 300 km, randonner dans le Kings Canyon et ses falaises escarpées hautes de 100 mètres. Au milieu de ce paysage minéral, on s'est reposé un moment au « Jardin d'Eden » - on y a mangé une pomme - étonnante oasis dans la sécheresse ambiante.

Reflet ou image à l'envers ?

Enfin, on ne peut pas terminer cet article sans parler de Dinky, the Singing Dingo (Dinky, le Dingo qui chante), rencontré sur le chemin du retour. C'est une véritable légende vivante dans la région. On a assisté à une de ses « représentations » : bluffant... 'Sont fous ces australiens...

Entre vignobles et kangourous

Aujourd'hui on fête notre moitié de tour du monde ! Déjà 3 mois qu'on est partis et encore 3 mois avant qu'on ne revienne...

Bon. On vous a quittés la dernière fois après une journée pas très réussie sous une météo peu clémente. Heureusement, le vent a tourné comme on dit. On vient de passer 2 journées vraiment excellentes. Ca y est, on commence à s'acclimater et on apprécie de plus en plus l'humour australien teinté de british, la décontraction ambiante, l'immensité des espaces et la variété des paysages et des climats.

On est partis le premier jour pour un tour de vignobles dans la région de Denmark, encore peu connus mais prometteurs. Notre guide nous a d'abord conduits à 3 vignobles différents où nous avons goûté des Cabernet Sauvignon et des Cabernet Merlot, des Riesling, des Shiraz et des Shiraz Viognier, des Pinots Noirs, mais aussi des cépages locaux comme le Carnelian, légèrement épicé, et bien d'autres encore. Avec modération bien sûr pour nous, et avec abstinence pour notre fort sympathique guide David, sud-africain expatrié ici par amour pour la région. Il nous commentait les vins en fin connaisseur et avec passion, sans en boire une goutte pour pouvoir nous ramener à bon port ! On a vraiment été conquis par la qualité et la grande variété des vins dans cette région d'Australie Occidentale. Le repas gastronomique dans le restaurant du dernier vignoble n'y a pas été étranger non plus ! Entre chaque arrêt, c'étaient les routes australiennes telles qu'on les imagine : un long ruban de bitume sans personne dessus, bordé de végétation sauvage et de gigantesques fermes et de temps en temps, le risque de croiser une grande famille de kangourous, ce qui nous est arrivé... On a même vu un grand mâle de près de 2 mètres, mâchouillant un brin d'herbe et se grattant tranquillement à 5 mètres de nous !

L'après-midi, on a continué notre découverte des spécialités locales avec la visite d'une fabrique de toffees (sorte de caramel) en tout genre, puis d'une fabrique de miels. On y a goûté plusieurs sortes de vins de miel, plus ou moins doux et tous vraiment excellents. Dommage que nos sacs ne nous permettent pas d'en ramener ! De façon générale, ce qui ressort de ces différentes dégustations, y compris le repas du midi, c'est une grande créativité gastronomique, peut-être parce que la jeunesse du pays allège le poids de la tradition et aussi parce que c'est un pays relativement cosmopolite. Ensuite, David nous a emmenés au Greenpool, un magnifique site naturel dans un écrin de végétation sauvage, fait de roches polies par l'eau et le vent, d'eau bleu turquoise et de sable fin.

Le lendemain, on a exploré d'autres lieux remarquables des environs et entre autres, la Windfarm, parc éolien au bord d'une côte sublime balayée par les vents (il n'y a que 7 jours par an sans vent dans cette région du Grand Sud de l'Australie) et les Blowholes, trous dans la roche par lesquels le reflux des vagues se brisant en-dessous fait jaillir un puissant souffle d'embruns, comme un souffle de baleine. Époust-soufflant !

Il faudrait des mois entiers pour visiter entièrement ne serait-ce que cette région de l'Australie. Pour nous, ça aura été un aperçu qui nous donne envie d'y revenir un jour. En attendant, on a pris l'avion aujourd'hui jusqu'à Alice Springs, la grande ville du centre (26 000 habitants...) et on part demain pour 3 jours de randonnée dans le désert et les canyons.

A bientôt !

La tête à l'envers

Au revoir les nouilles, bonjour les fish & chips. Au revoir les petites échoppes de quartier, bonjour les énormes « mall » (centres commerciaux). Au revoir les jus de coco, bonjour les vins australiens. Au revoir les pêcheurs au filet, bonjour les surfeurs. Au revoir les rues bondées, bonjour les grands espaces sans personne. Au revoir l'accent asiatique, bonjour l'accent australien. Bref, au revoir l'Asie du sud-est, bonjour l'Australie !

Avant de nous poser au pays des kangourous, nous avons fait une petite escapade transitoire à Singapour, ou pourrait-on dire aussi, dans un hammam géant tant il faisait chaud et humide... Premier dépaysement face à la propreté et à l'ordre parfait dans le métro et les rues (le chewing-gum y est par exemple interdit !!)... Ensuite, second choc en voyant qu'il fallait dépenser plus de 3 dollars pour manger... Quel scandale ! Bon, on ne peut pas dire qu'on ait été conquis par la ville, mais y passer 2 jours n'était pas désagréable. On gardera le souvenir d'une population cosmopolite qui semble vivre en bonne entente. Les quartiers de Little India, d'Arab Street et de Chinatown se partagent le centre-ville avec les quartiers d'affaires remplis entre autres d'expats occidentaux... On a aussi vu la Fountain of Wealth, plus grande fontaine du monde paraît-il - impressionnante surtout le soir quand elle est illuminée par des images 3D projetées sur l'eau - et le quartier de Clarke Quay, ultra branché... Et enfin, on a adoré le Night Safari, qui est en fait un zoo que l'on visite de nuit, regroupant toutes sortes d'espèces totalement exotiques pour nous (écureuils volants géants et renards volants, chats pêcheurs, crocodiles avec une boule à l'extrémité de la gueule, bongos, babirusas, binturongs, etc.). Il est fait de telle sorte qu'on a vraiment l 'impression d'être tout près des animaux et de se balader en pleine jungle au clair de lune !

Le lendemain, on a failli ne pas pouvoir partir pour Perth, quand à l'enregistrement, l'hôtesse nous a appris que nous n'avions pas le visa nécessaire... Heureusement ça a pu se régler, après de nombreux rebondissements stressants et on s'est finalement enregistrés à la dernière limite... Ouf ! 5H d'avion et le film « Australia » (histoire de se mettre dans l'ambiance) plus tard, on était déjà arrivés. On se rend d'ailleurs compte, d'autant plus après avoir voyagé presque uniquement par la route pendant 3 mois, à quel point l'avion change notre rapport aux distances et au voyage. Ca fait tout bizarre d'être sur un autre continent en moins de temps qu'il ne faut pour relier par exemple 2 villes birmanes distantes de 100 km ! Il nous faudra quelques jours pour encaisser ce saut par-dessus l'océan, et tout le dépaysement qui va avec... On a un peu la tête à l'envers !

Premières impressions australiennes : climat chaud et sec, ce qui est bien agréable après l'humidité asiatique (c'est la fin de l'été ici), luminosité éclatante, végétation méditerranéenne (pins, fougères, eucalyptus...), gens extrêmement détendus et sympathiques, et beaucoup beaucoup d'espace. Pour info, rien que dans l'état d'Australie Occidentale, on pourrait placer l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Japon et pourtant seulement 2 millions de personnes y vivent, dont 1,5 à Perth... Quant à la totalité du pays, il fait environ 15 fois la France pour une population totale de 20 millions d'habitants !

Après ce petit intermède géographique, revenons à notre arrivée. On a découvert ensuite notre premier « backpacker » avec les salles de bains et salons communs, les cuisines pour se préparer soi-même ses repas, les frigos partagés et les buanderies équipées en lave-linges et séchoirs. Dans les villes, beaucoup de gens y séjournent quelques semaines pour travailler un peu avant de repartir en vadrouille dans la vaste Australie. Quant à nous, on a visité Perth, cité décontractée et sa voisine Fremantle, idéalement située en bord de mer. On a pris un pot avec une amie de notre amie Gaëlle, au bar « Little creatures », qui brasse lui-même sa bière et qui est fort populaire à en juger par le monde qu'il y avait : très agréable et instructif de discuter avec une française qui est installée là depuis 1 an. On a aussi passé beaucoup de temps à organiser nos 3 semaines à venir, car d'un point de vue logistique comme budgétaire, cela nécessite ici plus de préparation qu'en Asie.

Hier matin, on a pris le bus vers Walpole, dans le sud. Un vrai bonheur de petite ville complètement paumée entre forêts et océan. On a logé dans un backpacker très joli avec un petit charme désuet et chaleureux de vieille maison anglaise... Et on a même préparé nous-mêmes notre repas dans la cuisine commune, ce qui ne nous était pas arrivé depuis bientôt 3 mois !! Tout commençait donc bien. C'était sans prévoir la journée foireuse qui nous attendait : déjà, Virginie se réveille le dos bloqué. Ensuite, en mettant le nez dehors, on s'aperçoit qu'il... fait gris et qu'il pleut (après 3 mois de soleil, on vous jure que ça fait bizarre). Malgré ces désagréments, on part pour le Tree Top Walk à VTT (c'est une passerelle de 600 m de long qui a été construite entre des eucalyptus géants, à 40m de hauteur). 20 km de trajet aller. Sauf qu'on n'avait pas réalisé que c'était 20 km de montagnes russes complètement épuisantes ! Tout ça pour finalement ne rester qu'une petite heure puis manger notre sandwich dans le froid, avant de retrouver les montagnes russes du trajet retour...



On est arrivés ce soir dans la petite ville d'Albany, un peu plus loin sur la côte. La météo ne s'annonce pas très bonne... La suite au prochain épisode !



Lionel et Virginie

Bye bye l'Asie...

Aujourd'hui, retour à la case Bangkok pour la dernière fois (en tout cas pour ce voyage !)... Nous voilà presque au terme de notre séjour en Asie du Sud-est, puisque l'on part demain matin pour Singapour, ville-état qualifiée de « Suisse asiatique ». Et ensuite, départ samedi pour Perth en Australie : tour du monde, acte II !

Avant ça, à Chiang Mai, on a profité de l'ambiance agréable et détendue de la ville. Et surtout on s'est reposés, ce qui n'était pas inutile après plusieurs semaines de coqs d'humeur cocoriqueuse à 4h du matin, de fêtards peu discrets à toute heure de la nuit, de matelas aussi mous qu'une planche, etc. Et puis pour ne pas se dépayser trop vite, on a visité quelques temples...

Un soir, Lionel est allé voir des combats boxe thaïe. Sur un ring au milieu d'un cabaret, 8 combats se sont succédés, allant d'enfants de dix ans à des boxeurs internationaux, en passant par un combat de femmes et une parodie de combat les yeux bandés. L'ambiance était chaude et certains boxeurs ont réalisé des gestes techniques impressionnants, type coup de pied retourné et coup de genou sauté !

Et puis, le point fort de notre séjour ici, c'était le cours de cuisine thaïe d'une journée. Après un tour de marché avec explication des spécificités des différents riz, suivi d'un tour de jardin bio avec présentation des légumes et herbes aromatiques utilisés en cuisine thaïe, on est passés à la pratique, armés de nos pilons-mortiers, hachoirs et woks. Les curries, soupes, nems, sautés, nouilles et desserts n'ont presque plus de secret pour nous, on vous prouvera ça à notre retour, grâce au petit livre de recettes qu'on nous a donné à la fin du cours !!

Et oui, bye bye l'Asie, après 3 mois à traverser Thaïlande, Myanmar, Cambodge et Laos, une petite nostalgie nous guette quand même, on avait pris nos repères et on était bien ! En vrac, voici quelques souvenirs forts : nager à 18 mètres de profondeur avec les poissons à Ko Phi Phi, les pêcheurs apparaissant dans l'atmosphère brumeuse du Lac Inlé au Myanmar, la découverte du temple du Bayon et ses visages sculptés dans la pierre à Angkor au Cambodge, le spectacle improvisé de dizaines d'enfants, un soir dans un village Akha du Laos, etc.

Et pour conclure, un petit hommage à quelques délicieux plats qui nous ont régalés pendant ce séjour asiatique !